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La Nouvelle-France vers 1745

La Nouvelle-France  vers 1745

Les Treize colonies vers 1745

Les Treize colonies  vers 1745

Diversité

La Nouvelle-France  vers 1745

Amène-moi à la ville

Vue orientale de Montréal, en Canada
Domaine public / Thomas Patten, 1762 / Bibliothèque et archives nationales du Québec, 0002723869

Ce matin, je me suis levé avant le soleil. C'est jour de marché à Montréal et je dois accompagner mon père. Nous allons vendre des légumes frais, des oeufs et du beurre..

En traversant le fleuve, à partir de Longueuil où nous habitons, le propriétaire du traversier m'explique que la construction des murs entourant la ville de Montréal a duré vingt ans. En arrivant à Montréal, il n'y a pas de quai. Il faut accoster directement sur la grève, près de la porte du Marché. En passant la grande porte, mon père discute avec les soldats qui montent la garde.

La place du Marché est petite, serrée entre la rue Capitale et la rue Saint-Paul et il y a des gens partout qui cherchent à vendre et à acheter. L'activité déborde même sur les rues. Nous sommes arrivés à sept heures du matin. Les premiers arrivés sont les habitants de la ville. Ils veulent s'approvisionner en nourriture puisqu'en habitant en ville, ils n'ont pas assez d'espace pour cultiver du blé et avoir plusieurs animaux comme nous à la campagne.

Nous avons réussi à vendre toutes nos denrées. Il reste à livrer du blé chez M. Gamelin pour payer les tissus, le sel et le vin qu'il nous avait vendus l'hiver dernier. Nous tournons à droite sur la rue Saint-Paul. Ici, toutes les maisons ont deux, parfois trois étages. Collées les unes aux autres, elles sont toutes faites en pierre. Ces marchands doivent être bien riches pour avoir de si belles maisons.

M. Gamelin habite dans une maison quatre fois plus grande que la mienne. J'aide son esclave à descendre le blé dans la cave pendant que les hommes règlent leurs comptes. Une autre livraison et cette dette sera payée.

Avant de rentrer, nous faisons une petite promenade dans la ville, c'est tellement différent de la campagne où nous habitons! À Montréal, le roi a fait construire une petite citadelle sur une petite butte près de la rue Notre-Dame. De cette manière la ville est bien protégée à la fois par les fortifications et les soldats. Aujourd'hui on les voit un peu plus loin qui font des manoeuvres sur la place d'Armes. Plus loin, il y a aussi une poudrière dans laquelle on entrepose toutes les armes; c'est un batiment solide qui doit être à l'épreuve du feu et des explosions.

En ville, il y a aussi beaucoup de marchands et des hommes importants. La dernière fois que je suis venu à Montréal, j'avais vu le gouverneur qui était à sa résidence montréalaise pour régler les affaires de cette partie de la colonie.

Un dernier détour par l'église pour admirer le séminaire des Sulpiciens juste à côté. C'est un des plus vieux bâtiments de la ville. Il a déjà soixante ans! Je n'ai jamais vu une horloge aussi grande. Le mécanisme qui la fait tourner est en bois. De l'autre côté de la rue, des écoliers se préparent à rentrer à la maison. J'aimerais bien aller à l'école, mais mes parents ont besoin de moi sur la ferme.

On revient sur la rue Saint-Paul. Plus on s'approche du marché, plus les maisons sont rapprochées. La place est presque vide. Il faut rentrer à la maison avant que les soldats ferment les portes pour la nuit.

Auteur :
Léon Robichaud

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