Je dois absolument vous raconter un événement extraordinaire qui vient d’avoir lieu dans ma ville, en cet été 1701. Permettez-moi d’abord de me présenter : Jacques, 34 ans, habitant de Montréal. L’année de ma naissance – 1667 – est aussi l’année du début d’une trêve dans les guerres iroquoises. Mon père a alors pu travailler aux champs sans crainte. Mais la guerre a repris quand j’avais 13 ou 14 ans et mon frère a été tué par les Iroquois (Haudenosaunnee) lors d'une bataille.
Aujourd’hui, toutefois, l’avenir me paraît plein d’espoir. J’ai vu arriver plus de 1300 Autochtones depuis le début de l’été, certains ont fait un voyage de plusieurs semaines en canot. Il y a des nations alliées aux Français mais aussi des nations iroquoises. Que veulent-ils? Mettre fin à cette guerre qui n’en finit plus!
C’est chose faite en ce 4 août 1701 : 39 représentants de nations autochtones, ainsi que le représentant de la France, Louis-Hector de Callières, ont signé le traité de la Grande Paix. Une paix comme nous n’en avions jamais connu jusque-là et qui permettra à la colonie de se développer.