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Le Québec vers 1905

Le Québec  vers 1905

Les Prairies vers 1905

Les Prairies  vers 1905

Diversité

Le Québec  vers 1905

La vie dans un camp de bûcherons

Notice : beaucoup de Québécois travaillaient dans les chantiers forestiers au début du 20e siècle. Est-ce que leurs journées de travail ressemblent à celles des ouvriers d’aujourd’hui? Quelles sont les ressemblances et les différences?

Extrait:

       «Cependant il ne faudrait pas trop s’apitoyer sur le sort de nos pères, durant cette période, car ils ne trouvaient rien d’extraordinaire, eux, dans leur mode d’existence; ils étaient habitués dès leur tendre enfance à travailler, à peiner, à trimer dur pour une rémunération de famine. Leur mode d’existence était une pâte bien préparée dont les employeurs tirèrent, grand profit, mais trop souvent avec un peu trop d’âpreté et d’avarice.
      Il y a un siècle, la journée de travail dans les chantiers était de pas moins de onze heures; on commençait tôt le matin et on finissait tard le soir. Tous se levaient pour être prêts à déjeuner à six heures sonnant, et, la dernière bouchée à peine avalée, chacun allumait sa pipe et prenait le bord du bois encore dans la demi-obscurité. Il arrivait aussi, dans certains chantiers, que les hommes devaient partir pour l’ouvrage à six heures et parcourir trois ou quatre milles pour atteindre le lieu de leur travail à la pointe du jour.

[…]

Les charretiers sur les grands chemins faisaient des journées encore plus longues. En effet, dès quatre heures du matin, ils devaient voir à leurs chevaux, leur donner leur portion d’avoine et les étriller avec soin. Comme leur tâche était invariable et fixée d’avance à trois ou quatre voyages par jour, de la route à la jetée, la moindre anicroche pouvait les mettre en retard d’une heure et même plus. Dans ce cas, il fallait que le programme soit accompli à la lettre quand même, c’est-à-dire donner la pitance aux chevaux, les débotter et les bouchonner avec soin. De sorte que ces hommes n’étaient eux-mêmes prêts à souper qu’à huit heures en certaines occasions. Ils recevaient de plus gros salaires que les autres ouvriers, mais ils les gagnaient! »

 

Source

Thomas Boucher, Mauricie d’autrefois, Le Bien Public, Trois-Rivières, 1952, 77-78. Cité dans Lacoursière, Provencher, Vaugeois, Canada-Québec : Synthèse historique, Éditions du renouveau pédagogique, Montréal, 1976, p.448.