Les ouvriers
Avec l’industrialisation, une nouvelle classe sociale apparaît : la classe ouvrière. Les conditions de travail sont très difficiles pour la majorité d’entre eux.
Jean-Baptiste, journalier :
En 1905, Jean-Baptiste habite un quartier ouvrier de Montréal, près du canal de Lachine. Il travaille dans une manufacture de cigares, comme son père avant lui. C’est un travail qui n’exige pas de qualification spéciale. Son fils aîné y travaille aussi, car le salaire de Jean-Baptiste n’est pas suffisant pour faire vivre sa famille. Tous deux travaillent dix heures par jour, six jours par semaine.
Sa femme travaille aussi : elle fait de la couture à la maison pour une manufacture de vêtements. Son emploi lui rapporte la moitié du salaire de son mari pour autant d’heures de travail. Les deux autres enfants vont à l’école, mais ils aident aussi à leur façon : son fils effectue des travaux pour des voisins et sa fille aide beaucoup à la maison. Dès qu’ils auront 14 ans, ils travailleront eux aussi.
Il n’y a pas encore de syndicat là où Jean-Baptiste travaille, mais il espère qu’il y en aura un bientôt et qu’il pourra obtenir la journée de travail de neuf heures. Ainsi, il pourra améliorer le sort de sa famille.
Certains ouvriers vivent dans des conditions un peu moins difficiles, ce sont les ouvriers qualifiés.
John, typographe :
En arrivant à Montréal, John s’est rapidement trouvé du travail, car il est un ouvrier qualifié. En 1905, il travaille comme typographe au journal The Gazette. Les typographes sont parmi les premiers travailleurs syndiqués. Dès 1907, ils obtiennent la semaine de 48 heures, soit six jours de huit heures. Ils ont aussi de meilleurs salaires que la majorité des ouvriers. Ainsi, John peut envoyer ses enfants à l’école plus longtemps. Sa femme, elle, n’a pas à travailler dans une manufacture : elle s’occupe de la maison et des pensionnaires. Comme leur logement est assez grand, ils ont deux pensionnaires, ce qui améliore le revenu de la famille.