En quoi l’extrait ci-dessous nous informe sur les intentions et l’attitude des missionnaires français vis-à-vis les populations autochtones?

Extrait :
« Faites-vous aimer des sauvages* d'abord. Essayez de vous les attacher par des petits services tels que : emporter un miroir ardent pour leur faire du feu pendant le jour pour qu'ils puissent pétuner (fumer la pipe). Efforcez-vous de manger sans dégoût leur sagamité (1), […]. Ne vous rendez surtout pas importuns auprès des sauvages, supportez leurs imperfections sans mot dire. Si vous devez les réprimander, faites-le avec des paroles et signes d'amour et non pas d'aversion. […] Dans les portages, essayez de les aider, transportez quelques petites choses selon vos forces. […] Faites-le pour Jésus-Christ qui est notre vraie grandeur, c'est lui seul et sa croix que nous devons chercher en courant après ces peuples. »

* Notice historique :
La grande majorité des Européens de l’époque considèrent à tort que les peuples autochtones sont pratiquement dépourvus de loi, de culture ou de religion, ou que celles-ci sont inférieures, d’où l’appellation “Sauvages” (qui veut dire “qui appartient à la nature, ou à la forêt”, en latin). Cette idée amène les autorités coloniales à mettre sur pied des tentatives d’assimilation des peuples autochtones. De nos jours, ce mot est à éviter, du fait de son caractère péjoratif et offensant.

(1) Bouillie de farine de mais.

Auteur:

BOUCHARD Claude et Robert LAGASSÉ. Nouvelle-France, Canada, Québec. Histoire du Québec et du Canada. Montréal, Beauchemin, 1986, p.35.