Aller au contenu principal

Les Micmacs vers 1980

Les Micmacs  vers 1980

Perte d’identité

Notice : Selon toi, comment cette femme décrit la sédentarisation de son peuple? Comme une avancée? Comme un recul?

Extrait : La fin du nomadisme la fin d’un mode de vie

      « […] Je suis née dans une des première maisons en bois que le gouvernement a fait construire à Natashquan. Je pense être une des premières Autochtones sédentaires de la Côte-Nord et je n’en suis pas fière. Je suis convaincue que cette situation m’a causé plus de tort que de bien. Aujourd’hui, je crois sincèrement que j’aurais préféré la vie nomade de mes parents et de mes grands-parents à celle que j’ai vécue. La leur était peut-être plus difficile mais elle correspondait à leurs valeurs.
      Ma jeunesse a été celle d’un monde qui se perd, qui garde difficilement ses traditions. Je suis née avec l’aide de ma grand-mère, de mon arrière-grand-mère et d’une autre sage-femme. Ma mère m’a nourrie et lorsqu’elle était absente, c’est une autre Montagnaise (innue) qui l’a fait. […]
       Je suis née à l’époque où les rêves servaient encore de guides aux jeunes comme aux adultes, où l’on apprenait la prière et les légendes pour exercer notre mémoire et apprendre notre histoire. La nuit venue, il fallait arrêter de jouer et mes parents m’ont appris à ne pas pleurer pour rien car les pleurs, affirmaient-ils, attirent le malheur. »

Source

« Innushkueu Issishueudans », Rencontre, vol.14, no 1, Automne 1992, p.4-5. Cité dans Alain Beaulieu, Les autochtones du Québec, Québec, Nuit blanche, 2000, p.87.