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Les Prairies vers 1905

Les Prairies  vers 1905

Une région multiculturelle

Village doukhobor de Vosnesenya à Thunder Hill au Manitoba, vers 1899
Domaine public / Auteur inconnu / Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3367625

Ce qui fait la particularité de la colonisation dans les Prairies, c’est l’arrivée d’immigrants de plusieurs origines ethniques, que l’on ne retrouve pas au Québec à la même époque, sauf à Montréal. La population multiculturelle y est plus importante. Alors qu’au Québec, en 1901, il n’y a que 2 % de la population qui n’est ni d’origine française ni d’origine britannique, cette proportion est beaucoup plus importante dans les Prairies : entre 20 et 25 %. Les colons d’origine britannique constituent toutefois le groupe le plus nombreux, alors que les francophones ne sont qu’une toute petite minorité.

Différentes raisons amènent les immigrants à quitter leur pays. Des mennonites se sont installés au Manitoba dès 1874 pour protéger leur culture et leur religion menacées par le gouvernement russe. En 1905, beaucoup d’entre eux vont vivre en Saskatchewan et en Alberta. Les doukhobors ont aussi fui la Russie, car ils n’étaient pas bien traités à cause de leurs croyances religieuses. Ils sont 7 400 à immigrer en Saskatchewan en 1898. Les Ukrainiens, eux, ont été attirés par les terres gratuites. Dans leur pays, la situation était difficile à cause du surpeuplement et des mauvaises récoltes. Ils sont 170 000, des paysans pour la plupart, à s’installer au Canada entre 1891 et 1914.

Tous ces différents groupes ethniques ont toutefois tendance à ne pas se mélanger, à former de petites communautés homogènes, contrairement à ce qui se passe aux États-Unis : les doukhobors ensemble, les francophones d’un autre côté, les Ukrainiens de l’autre, etc. Par contre, l’anglais est la langue officielle des gouvernements des provinces des Prairies. Dans certaines provinces, on permet pour un temps l’éducation dans la langue des immigrants (français, ukrainien, allemand), mais on impose peu à peu l’anglais. Au Manitoba par exemple, on adopte en 1916, une loi qui fait de l’anglais la seule langue officielle de l’éducation. En imposant ainsi l’anglais, on espère que les communautés culturelles s’intègrent plus facilement à la société canadienne-anglaise.

Joseph Leblanc, qui a vécu à Beaumont, en Alberta, raconte : « Donc, vers Beaumont, qui avait une superficie d’environ un township, se dirigea une population presque entièrement française catholique, tandis que le township au sud avait les Anglais protestants du Clearwater, le township au nord et celui à l’ouest près du Clearwater, les Allemands, et à l’est, les terres de Looma pour les Russes et les Polonais. » (Source : Beaumont : histoire de Beaumont et district, 1885-1960)

Auteur :
Service national du Récit de l'univers social

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